26 décembre 2012

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Sébastien Castro répond à l'interview de Musicals in Europe.

 

Biographie de Sébastien Castro

Sébastien Castro, jusqu’à la fin de l’année dans l’excellente pièce « L’étudiante et M. Henri » (au petit Théâtre de Paris), répond à Musical in Europe.

Sébastien partira ensuite en tournée avec « Une semaine pas plus » (une comédie de Clément Michel). Parallèlement il continue son one man show « Toutes mes condoléances » à Nantes, spectacle que nous pourrons voir, en principe, cet été à Paris au petit Palais des Glaces.

 

 

Musicals in Europe (MiE) : Qu’est ce qui vous a donné envie de faire de la scène ? (un film, une pièce, un comédien à la télévision, autre chose….)

Sébastien Castro : Les films avec De Funès, « Au théâtre ce soir », Maillan, Poiret et Serrault... et plus tard « La Présidente » au Théâtre des Variétés (en 1989), mise en scène par Pierre Mondy.

 

MiE : Avez-vous dès le départ décidé de vous orienter vers la comédie ?

Sébastien Castro : Oui. Entendre plusieurs centaines de personnes rire aux éclats, provoquer ces éclats de rire, c’est une sensation extrêmement forte, assez indescriptible. C’est ce qui fait, je trouve, qu’on ne se lasse pas lorsqu’on joue une pièce longtemps. Mais bien sûr, il ne s’agit pas de faire rire à tout prix. On peut vite tomber dans la facilité, parfois sans s’en rendre compte. C’est le principal piège de la comédie, c’est pourquoi il faut constamment être très vigilent.

 

MiE : Quel est le rôle (au théâtre, à la télévision ou au cinéma) que vous avez préféré interpréter ?

Sébastien Castro : J’ai été très gâté au théâtre ces cinq dernières années mais j’aimerais en citer deux, notamment parce que les auteurs m’ont fait le cadeau de les écrire pour moi : le rôle de Martin dans « Une semaine pas plus » de Clément Michel et celui de Monsieur Godin dans « Le Comique » de Pierre Palmade. Au cinéma, j’ai adoré joué sous la direction de Jennifer Devolder le rôle de Bertrand dans « Et soudain tout le monde me manque », un personnage totalement à côté de la plaque. D’une manière générale, les perturbateurs sont toujours des rôles particulièrement jouissifs à jouer.

 

MiE : Quel est « Le Rôle » que vous rêvez d’interpréter ?

Sébastien Castro : Bien sûr, il y a des rôles du répertoire que j’aimerais jouer mais j’aime tellement faire partie de la création d’une pièce ou d’un film... Lorsqu’une pièce a déjà été montée, on a des repères, on sait plus ou moins ce qui fonctionne. Créer un texte original, c’est partir à l’aventure. On est d’ailleurs toujours très surpris à la première de découvrir les réactions du public, qui ne correspondent pas forcement à ce qu’on avait imaginé. Donc, pour répondre à votre question, le rôle que je rêve d’interpréter n’existe pas encore puisqu’il s’agira d’une création !

Quand j’ai lu « Une semaine pas plus », je me suis tout de suite dit « Je rêve de jouer ce rôle » et j’en ai fait ma priorité. J’ai immédiatement appelé Clément Michel pour le menacer (s’il envisageait de proposer le rôle à quelqu’un d’autre) !

 

MiE : Quel rôle féminin préférez-vous ?

Sébastien Castro : Le rôle d’Helen Sinclair dans « Coup de feu sur Broadway » de Woody Allen. Dianne Wiest compose une actrice sur le déclin absolument irrésistible.

 

MiE : Quel rôle masculin préférez-vous ?

Sébastien Castro : Le rôle de Bouzin dans « Un fil à la patte » de Feydeau. Je n’y ai vu Robert Hirsh qu’en captation mais cet acteur est un tel génie. J’ai hâte d’aller le voir dans « Le père » de Florian Zeller.

 

MiE : Vous avez, sauf erreur de ma part, la possibilité de choisir vos rôles. Quels sont vos critères pour vos choix ?

Sébastien Castro : Oui, j’ai de plus en plus cette chance. Le moteur principal, c’est l’envie. « Est-ce que j’ai envie de jouer ce rôle dans cette pièce tous les soirs pendant un ou deux ans ? » Si je réfléchis trop, c’est peut-être qu’il vaut mieux ne pas y aller.

Quand José Paul m’a proposé « L’Etudiante et monsieur Henri », je l’ai lue d’une traite et je lui ai dit « oui » dans la foulée. Parce qu’il n’y avait absolument aucune raison d’hésiter. Tout était séduisant dans le projet : le texte, le rôle, le Petit Théâtre de Paris, José Paul... et bien sûr la distribution.

Roger Dumas, c’est un monstre sacré. J’apprends tous les jours en jouant avec lui. Il se remet constamment en question, et à 80 ans, il a un tel enthousiasme ! Claudia Dimier, elle, sort tout juste de cours mais elle a une fraîcheur et une spontanéité surprenantes.

Et puis Lysiane Meis est une grande actrice comique, inventive, généreuse et rigoureuse. Tout ce que j’aime ! C’est tellement enrichissant d’être entouré par des pointures. On se valorise les uns les autres.

 

MiE : Vous avez écrit une pièce pour enfants « Alice et la Baguette Magique » (qui se joue en ce moment au Mélo d’Amélie), avez-vous écrit des pièces pour adultes (hors texte de vos one-man show) ? Sinon est-ce dans vos projets ? Plutôt comédie ou drame ? Seriez-vous un des interprètes de cette pièce ?

Sébastien Castro : C’est incroyable, cette pièce, je l’ai écrite il a quinze ans (j’étais presque adolescent donc !) et elle se joue toujours. La dernière au Mélo d’Amélie est prévue début janvier, mais il y a déjà eu tellement de dernières puis de reprises...

Je n’ai pas encore écrit de pièce pour adulte. Enfin si, j’ai adapté une pièce de Ray Conney, « Tout le plaisir est pour nous » mais ça n’a rien a voir avec l’écriture d’une pièce où l’on part de zéro. Ca viendra, je pense. Ca serait plutôt une comédie et il pourrait y avoir un rôle pour moi (mais pas forcément).

           

MiE : La mise en scène vous tente-t-elle ?

Sébastien Castro : J’en ai faites quelques-unes mais pas depuis longtemps. J’adore ça, mais ça demande un investissement énorme et il faut savoir faire des choix. Je m’en rends compte en voyant travailler José Paul : quand il met en scène, il est totalement mobilisé, il ne joue pas au théâtre, il ne fait quasiment que ça pendant six mois. Mais il n’y pas de secret : son travail paye. Avec lui, rien n’est laissé au hasard. Il est capable de passer une journée à essayer de dénicher un accessoire aux Puces... J’apprécie énormément cette exigence.

 

MiE : Vous êtes actuellement du mardi au dimanche au petit Théâtre de Paris, et le lundi à Nantes pour « Toutes mes Condoléances ». Seriez-vous un « boulimique » de travail ?

Sébastien Castro : C’est possible ! Je n’ai encore jamais eu l’angoisse de ne pas avoir de travail mais j’ai bien conscience que ça peut m’arriver à tout moment, donc pour l’instant j’en profite !

 

 

MiE : Vous allez quitter « L’étudiante et M. Henri » fin décembre, est-ce pour attaquer un nouveau projet ?

Sébastien Castro : Ce n’est pas un nouveau projet mais la tournée d’« Une semaine pas plus » qui démarre début janvier (jusqu’en mai). « L’étudiante et M. Henri » n’était initialement programmé que de septembre à fin décembre. Sauf que la salle est archi-pleine tous les soirs et que ça aurait été de la folie d’arrêter le spectacle. Le Théâtre de Paris a donc décidé de le prolonger jusqu’en juin. Ca fait forcément un petit pincement au cœur d’arrêter une pièce en plein succès mais c’est José qui me remplace, et comme c’est un des acteurs que j’admire le plus, je suis très fier de partager le rôle avec lui. Et puis je suis vraiment heureux de retrouver Maud Le Guénédal et Clément Michel dans « Une semaine pas plus ». Je quitte une très belle aventure pour une autre, tout aussi belle... Tout va bien !

 

Dans « L’étudiante et M. Henri », on découvre une de vos facettes que l’on n’avait jamais vue : un personnage plus fragile, un peu déboussolé même par ce qui lui arrive. Allez-vous vous orienter vers des personnages plus dramatiques ?

Sébastien Castro : C’est vrai, je n’avais jamais joué ce type de rôle et j’avoue que c’est très agréable de faire un personnage un peu différent, d’aborder un autre registre. Mais s’il y a beaucoup d’émotion dans la pièce, c’est avant tout une comédie, et le public rit énormément. Je ne rêve pas de jouer un rôle totalement dramatique. Ou alors au cinéma. Ou au théâtre, mais pour 30 représentations seulement. Au delà, j’aurais peur que les rires me manquent trop... C’est grave ?!!

 

MiE : Vous revenez au One Man Show par envie de jouer des textes que vous avez écrits ? ou pour une autre raison ?

Sébastien Castro : Le premier spectacle que j’ai joué à Paris était un one man show. Puis j’ai joué des pièces et j’ai réalisé à quel point c’est agréable d’avoir des partenaires ! Mais jouer seul – surtout ses propres textes – apporte une telle liberté que l’envie de remettre ça me titillait depuis un moment. J’ai commencé à écrire les premiers textes il y a trois ans et avec Emmanuelle Tachoires qui me met en scène, on s’est mis au travail il y a deux ans. Contrairement à certains comédiens que l’urgence stimule, j’ai besoin de prendre le temps ! Comme José (dont elle est d’ailleurs l’assistante sur « L’étudiante ») Emmanuelle est très perfectionniste. Et puis elle me connaît par cœur, on travaille vraiment en osmose.

 

MiE : Est-il prévu (ou en négociation) que « Toutes mes Condoléances » soit joué à Paris ou au festival Off d’Avignon l’été prochain ?

Sébastien Castro : Jean-Pierre Bigard devrait accueillir le spectacle cet été au Petit Palais des Glaces, ce qui m’enchante. C’est un bonheur de travailler dans ce théâtre. Au Théâtre de Paris aussi d’ailleurs. Stéphane Hillel, comme Jean-Pierre Bigard, sont des directeurs très humains, passionnés et extrêmement investis.

 

MiE : Un message que vous aimeriez faire passer à votre public ?

Sébastien Castro : Le remercier pour sa curiosité ! J’ai l’impression que le public évolue beaucoup et qu’il fait de moins en moins ses choix en fonction de la présence ou non d’une star à l’affiche. En ce moment parmi les quelques succès du théâtre privé parisien, il y a « Le repas des fauves », « L’Etudiante et monsieur Henri » et « Thé à la menthe ou t’es citron », trois pièces sans grosses vedettes et qui doivent principalement leur réussite au bouche à oreille.

                     

MiE : Avez-vous une petite anecdote qui vous serait arrivée sur scène à nous raconter ?

Sébastien Castro : Dans « Le Vison voyageur » Maud Le Guénédal qui est une comédienne exceptionnelle était à l’époque était un peu distraite. Or, son personnage faisait un strip-tease et se retrouvait en combinaison-culotte (qu'elle mettait pardessus des sous-vêtements couleurs chairs). Un soir, elle a oublié de mettre... la fameuse culotte. Elle s’en est rendu compte pendant la scène et tout en jouant, elle nous glissait à l’oreille « J’ai oublié la culotte ! J'ai oublié la culotte ! » C’était assez intenable. Laurent Hugny qui sortait de scène a pu la récupérer et elle a fait une partie de son texte en coulisse en remettant sa culotte et en nous laissant seuls en scène, Guillaume Bouchède et moi... avant de revenir glorieuse, faire son strip-tease, l'honneur sauf !

 

MiE : Croyez-vous à l’astrologie chinoise ? Comprendrons ici les spectateurs qui ont vu ou verront « L’étudiante et M. Henri » !

Sébastien Castro : Je ne crois pas à l’astrologie, qu’elle soit chinoise ou pas. Même si tout ce qui est chinois est sérieux. Les proverbes africains me parlent d’avantage. Et je pense qu’à l’intérieur du ventre de sa mère, un bébé peut voir ce qui se passe à l’extérieur, grâce au cordon ombilical qui lui sert de stéthoscope. Pour plus de précisions, voir « L’étudiante et M. Henri », au Petit Théâtre de Paris jusqu’en juin 2013.

 

MiE : C'est « magnifique » pourrait-on conclure, mais... une fois encore, cela risquerait de ne pas être des plus clairs pour nos lecteurs. Alors, disons que les opportunités de voir Sébastien Castro ne manquent pas, alors pour ceux qui ne le connaissent pas encore, c'est le moment ! Quant à moi j'attends avec impatience de le voir dans « Toutes mes Condoléances » l'été prochain.

 

 

Biographie :

Au théâtre Sébastien Castro a joué dans « Comment devenir une mère juive en 10 leçons » de Paul Fucks, « Le vison voyageur » de Ray Cooney, « Amour et Chipolatas » de Jean-Luc Lemoine, « Mission Florimont » de Sébastien Azzopardi. ...

En 2007, il est repéré par Pierre Palmade qui lui écrit un rôle sur mesure dans sa pièce « Le Comique ».

Sébastien Castro reçoit le Prix Raimu 2008 de la Révélation, et une nomination aux Molières en 2009 dans la catégorie Meilleur second rôle.

En 2011 il partage la tête d’affiche avec Amanda Lear au Théâtre de la Renaissance, dans « Lady Oscar » de Guillaume Mélanie.

En 2012, il crée « Une semaine pas plus » de Clément Michel à la Gaîté-Montparnasse, pièce toujours à l’affiche.


A la télévision, Palmade lui propose d’être son maître d’hôtel dans « Le Grand Restaurant » puis « Le Grand Restaurant 2 » sur France 2.


Au cinéma, Sébastien Castro a joué dans « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache aux côtés de Leila Bekhti, dans « Le Marquis » de Dominique Farrugia aux côtés de Richard Berry, et dans  « Et soudain tout le monde me manque » de  Jennifer Devoldère.

 

Actualité :  Sébastien Castro est jusqu'au 30 décembre au Petit Théâtre de Paris, dans "L'étudiante et M. Henri", puis en tournée dans toute la France jusqu'en juin dans "Une semaine pas plus". Il sera aussi les lundis au Théâtre de Jeanne (à Nantes) pour son one man show "Toutes mes condoléances" du 14 janvier au 18 mars 2013.

 

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